Alors que ChatGPT souffle sa deuxième bougie et que l’intelligence artificielle, notamment générative, transforme en profondeur le monde du travail, le Comex40 du Medef, réunissant plus de 40 chefs d’entreprise de moins de 45 ans représentant tous les secteurs d’activité et toutes les tailles d’entreprises, publie un rapport intitulé « IA, lettre du front ».
Ce rapport s’appuie sur les observations et les témoignages directs des dirigeants d’entreprises, soumis aux injonctions parfois contradictoires d'investir pour ne pas rater la vague tout en rassurant les salariés sur les conséquences sur l'emploi. Il reflète la réalité du terrain, les défis mais aussi les opportunités concrètes de l’adoption de l’IA.
Le rapport du Comex40 met en évidence, pour la première fois, que si les entreprises françaises ont énormément investi dans la digitalisation ces dernières années, elles n'en ont pas recueilli les fruits, la France affichant la plus forte baisse de la productivité du capital des pays de l'OCDE ces dix dernières années. C’est en repensant les méthodes de travail, en formant mieux les collaborateurs et en accordant plus d’autonomie aux salariés qu’on tirera le meilleur parti des mutations profondes qui vont s’opérer grâce à l’IA.
Loin des craintes d’un remplacement massif de l’emploi, le rapport souligne l’immense potentiel de l’IA pour renforcer la compétitivité des entreprises, pour stimuler la mobilité sociale, en brisant notamment les barrières traditionnelles comme la langue ou le diplôme, et pour relocaliser une partie des tâches délocalisées. À travers de multiples exemples, ces dirigeants d'entreprise montrent que, loin d'être un outil élitiste, l'intelligence artificielle générative aide plutôt les collaborateurs les moins expérimentés et qu'elle permet d'impliquer des opérateurs de terrain dans la prise de décision.
Bien au contraire, le sous-investissement dans l’IA pourrait entraîner une délocalisation des services, fragilisant encore davantage l’économie française et l’emploi.